Le Piolit à La Batie-Neuve (05)

Nous partons de Digne à 7 h du matin et rejoignons Mi Jo à l'intersection du bas de la descente de Montclar avec la D 900. Nous prenons ensuite la direction de la Bâtie-Neuve, puis le col de Moissière que nous quittons peu avant le sommet pour emprunter une piste forestière jusqu'au parking de la forêt domaniale du Sapet à environ 1600 m d'altitude.

Nous sommes 8 et c'est presque avec soulagement que nous démarrons la randonnée à 9h10, tant la fraîcheur pour ne pas dire le froid, nous saisit, avec à peine plus de 5 degrés. Le sentier s'élève en épingles de façon régulière dans une très belle forêt de conifères avec quelques spécimens de mélèzes et épicéas remarquables. Ainsi, nous atteignons un passage plus délicat, formé d'un ressaut qui borde un petit ravin (passage d'un ruisseau à sec), nous obligeant à une vigilance accrue et quelques pas "acrobatiques".

Mi-Jo nous propose régulièrement des haltes afin de contempler les magnifiques vues sur le bassin gapençais dans un premier temps. Nous atteignons ensuite une crête où le vent froid se fait sentir, en même temps que la pente s'accentue. Là, c'est un sublime panorama sur le lac de Serre-Ponçon et le Morgon notamment qui s'offre à nous. La montée devient plus franche sous un tapis de gentianes jusqu'au sommet à 2464 m d'altitude où la "foule" est au rendez vous. Il faut dire que pour les gapençais, le Piolit est un peu notre Cousson, toute proportion gardée. Le panorama à 360 degrés est à couper le souffle: Dévoluy, Champsaur, les Ecrins dans les nuages, l'Ubaye, le lac de Serre-Ponçon jusqu'au Ventoux.

Mi-Jo nous propose de prendre notre collation un peu en contrebas du sommet à l'abri du vent glacial et loin de la "foule". Et tout à coup, c'est une vision surréaliste: un monocycliste, oui, vous avez bien entendu, avec une seule roue, dévale la crête vertigineuse tel un funambule des montagnes, suivi de son chien !! Je ressens alors une certaine jalousie devant ce modèle d'équilibre et d'agilité, moi le pauvre bipède qui doit redoubler d'attention dans les descentes.

La descente, afin d'effectuer une boucle, s'opère via la crête en direction de la forêt. Changement total d'ambiance avec derrière nous un univers minéral, austère et sauvage, et là de la douceur avec de la verdure, des groseilliers, des framboisiers, avec de sublimes vues sur Serre-Ponçon et la fertile vallée de la Durance. Mi-Jo attire notre attention sur un arbre qui colonise ces pentes, le pin cembro, dont votre serviteur n'avait jamais entendu parler. Lacune rectifiée, sa particularité, ce sont ses épines douces comme de la soie, contrairement à bien d'autres conifères.

Et c'est alors que nous faisons une pittoresque rencontre avec un randonneur "bien portant" et son panier d'osier pour les champignons, nous demandant si le passage vers Chorges est possible. Au fil de la discussion, il nous indique préparer une prochaine randonnée. Quand Jean-Pierre lui demande de quelle association fait-il partie, il nous répond goguenard, le BVGG de Gap, autrement dit, les buveurs de vin rouge, de gentiane et de génépi. Tout un programme ! Apparemment, il joint l'utile à l'agréable, entre le repérage de randos et la cueillette de champignons.

Vers 15h30, nous terminons la boucle avec l'arrivée au parking du Sapet.

Merci Mi-Jo pour cette belle randonnée à travers la très riche forêt du Sapet et pour les vues sublimes sur l'ensemble des Alpes du Sud et sur le lac de Serre-Ponçon, qu'elle nous a offerte.

Philippe Gence

Les photos de Jean-Pierre