24 avril 2025

Sommet de Maurel – La Mure-Argens

Compte-rendu

Le cadran solaire de l’église de La Mure dit : « Pren ton tems tant qu’es enca tems » « Prends ton temps tant qu’il est encore temps ». Nous allons donc prendre notre temps et même le suspendre.

Il y a beaucoup de bons moments dans une rando, différents selon les randos. Pour celle-là, c’est d’abord la montée régulière en forêt, sans à-coup ni monte-calle, et donc sans peine. Ceux qui ne sont pas venus à cause du dénivelé ont eu tort, celui-là se fait les doigts dans le nez, surtout avec un temps idéal, frais au départ et ensoleillé toute la journée. On prend le temps d’admirer les cèdres, d’écouter le coucou ou le pic qui s’échine à se taper la tête contre les arbres, tandis que les coucous fleurissent à nos pieds. Plus haut les bourgeons rouges d’un mélèze éclairent le chemin d’ombre et de lumière. Plus loin, le lac de Castillon étire ses eaux vertes.

Second bon moment, à la sortie de la forêt, l’arrivée à la montagne : moment où s’ouvre le rideau des grands espaces que tout le monde cherche à nommer. Moment de savourage des paysages et d’échanges sur les sommets, à faire ou déjà faits. Panorama inépuisable à 360°, de Lure au Pela et bien au-delà. Ici le mot montagne ne désigne pas un relief mais un alpage (les pastres disent « j’ai loué cette montagne pour faire manger mes bêtes »). La montagne de Maurel (sans doute l’ancien propriétaire de cette estive), pas très élevée, accueille les fèdes au printemps et à l’automne. Elles ne sont pas encore là et nous pouvons brouter les gazons et l’horizon à notre aise, sans craindre les patous. Antennes et radôme (boule blanche qui protège un radar météorologique) occupent aussi ce sommet situé entre Verdon et Issole. Cette montagne à 1700 mètres d’altitude est un vaste plateau d’alpage vaguement ondulé.

Le troisième bon moment, c’est d’arpenter les grands espaces et de se gaver d’illimité. C’est la récompense du randonneur, la cerise sur le gâteau de l’ascension. Le moment où l’on se baguenaude en toute tranquillité sur le toit de la montagne, sur le plat des hautes plaines, le moment où le temps prends le temps de s’arrêter.

Après le pique-nique à l’abri de la brise, le temps de la sieste au soleil est aussi, pour la plupart d’entre nous, un grand moment de douce béatitude hédoniste. C’est une forme de méditation reposante. L’esprit vague et divague en toute zénitude. Il arrive parfois qu’on soit au bon endroit au bon moment. Il faut savoir en profiter. Ce lieu et ce moment-là sont particulièrement propices au pénéqué. Enfin, pour terminer l’inventaire des plaisirs de la randonnée, on ne manquera pas de s’arrêter au retour au bistro du pays - toujours ouvert, ce qui est remarquable pour un village de 321 habitants - « Le pied tanqué », pour une dernière gorgée de bière ou de boisson fraîche aux gosiers assoiffés : dégustation ultime d’une superbe journée. Il y aurait encore sans doute beaucoup d’autres plaisirs à détailler. A chacun les siens…

Alors, randonneuse, randonneur prends ton temps tant qu’il est encore temps, carpe diem. D’autres montagnes vous attendent.

Jean-Claude

Les photos de Jean-Claude

RANDO
Durée 4h00
Dénivelé 810m
Distance 11 km
Cotation IBP difficulté : 89
Covoiturage : 10€
Départ gare SNCF : 8h00

Animateurs :

 André PICHE
04 92 78 77 29

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