
Nous prenons dès le départ le sentier dit " de l'instituteur", en hommage et en mémoire de David Bayle, un instituteur qui empruntait autrefois cet itinéraire pour rejoindre son école. La première impression, c'est la diversité des paysages avec des alternances de sombres robines avec leurs ravins, des sous bois avec leur parement d'automne allant du vert, du jaune jusqu'au rouge, le tout dans une atmosphère délicieusement douce et feutrée comme souvent à cette période de l'année. Devant nous, on peut admirer le sommet de Grisonnière, beaucoup plus fin et majestueux sous cet angle, et le massif des Monges.
En peu de temps, nous rejoignons la Baisse de Bordette à 1520 m d'altitude pour redescendre à travers une très belle forêt vers le torrent du Galèbre, très sage aujourd'hui, mais qui peut s'avérer tempétueux lors de ses crues. L'ambiance dans le groupe est au beau fixe et les conversations fusent et abordent de multiples sujets mais par dessus tout, l'ensemble des marcheurs s'accorde à souligner la beauté de cet environnement préservé et son sublime isolement. C'est aussi l'occasion pour certains amateurs de s'adonner à la cueillette des champignons, nombreux dans ce secteur. Après avoir traversé le torrent, nous atteignons Pié Fourcha dans une belle et douce clairière baignée de lumière, où se nichent une chapelle et un abri récemment restaurés, l'occasion pour nous de faire une petite pause et de nous restaurer.
Puis, vient la montée vers le col de Mariaud, avec de très beaux points de vue sur le Pic des Têtes, le Puy de la Sèche et le Tromas notamment, mais c'est surtout le moment de se souvenir de ce tragique accident de la Germanwings avec son mémorial et nous avons une forte pensée pour tous ces innocents qui ont perdu la vie dans ce lieu pourtant si serein et grandiose.
Après le col, nous prenons la direction de la Tête de la Bau avec un sentier taillé dans la roche en épingle, et une crête qui borde de très beaux pâturages roussis par l'automne. Puis, c'est la bascule dans les immenses alpages du Val Pousane que domine le Pic des Têtes dont le sommet est désormais recouvert de nuages comme son voisin de l'Estrop, ce qui fait encore plus ressortir leur minéralité et leur austérité.
Nous prenons notre repas près de la cabane de Val Pousane qui sert de bergerie lors de l'estive mais peut également faire office de refuge. Après le repas, nous descendons dans la direction du hameau en ruine de l'Immerée par un sentier délicat et piégeux avec ses cailloux. Le ciel s'assombrit de plus en plus vers les hauts sommets environnants, ce qui ne fait qu'accentuer le contraste avec les couleurs douces des prairies encore éclairées par le soleil. Nous atteignons les ruines du hameau de l'Immerée en bordure d'une grande prairie, endroit toujours émouvant lorsque l'on pense à la présence humaine lors des siècles passés. Après une nouvelle traversée du Galèbre, et le passage de nombreuses montées et descentes, nous retrouvons le charmant hameau de Saume-Longe à 16h15.
Merci à Jean-Pierre de nous avoir fait découvrir ces lieux et ces hameaux abandonnés dans leur splendide isolement et tout cela dans un environnement très montagnard.
Philippe Gence
Une sélection des photos de Philippe, Jean-Claude & Jean-Pierre
Jean-Pierre MARY
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