ZEN – Au fil de l’eau à Volonne

Au fil de l'eau à Volonne

Il ne fallait pas se fier à son intitulé. Un titre quasiment trompeur. Une fake news hypocrite, en quelque sorte. Tout le monde s’attendait à devoir se payer, une fois encore, le tour de ce que les gens du cru appellent avec beaucoup d’emphase : le lac de Château-Arnoux. Il n’en fut rien. Notre animateur avait bien caché son jeu, et son fil de l’eau ne fut pas celui de la Durance coulant pourtant au pied de la petite ville de Volonne, mais celui d’un ruisseau voisin, tout à fait plaisant, appelé La Grave.
Nous avons d’abord commencé par longer la Durance sur un discret chemin de terre tout en sous-bois, d’une tendre fraîcheur printanière, puis longé le vieux village par de petites rues serpentines qui nous ont menés aux remparts de la vieille ville, et, de là, à un aqueduc fin XVIe siècle bien conservé, surplombant La Grave, et qui, jadis, fournissait de l’eau aux fontaines de Volonne.
Une petite grimpette nous mena, toujours dans la sérénité humide des sous-bois, jusqu’au belvédère St Antoine, offrant une vue superbe sur toute la vallée de la Durance, de Sisteron aux Pénitents des Mées. Nouvelle petite grimpette, puis remontée du cours de La Grave. Tout contribuait au charme de cette… promenade, car il s’agissait bien plus d’une agréable promenade en sous-bois que d’une véritable rando, tant la nature était belle, le temps superbe, le chemin facile, et la température estivale, mais tempérée par un petit vent frais bienvenu.
Le repas fut pris, assis, tous ou presque, sur un énorme tronc de pin qu’une tempête, pas très ancienne sans doute, avait dû abattre et mettre gracieusement à notre disposition.
La rando se continua par une remontée du ruisseau, jusqu’à un petit « Trou de verdure où chante une rivière », appelé « les Orgues de la Grave », avec ses pierres gréseuses sculptées par l’érosion en forme de tuyaux d’orgues. Au passage, non loin de l’eau, le banc dit des « menteurs ». Probablement réservé aux pêcheurs, qui pouvaient à loisir embellir les récits de leurs pêches passées, au gré de leur imagination ou de leurs libations. Puis ce fut le retour sur Volonne, toujours en longeant La Grave, nous permettant d’admirer au passage, l’ancienne horloge, de belles bâtisses médiévales, aux portes massives, finement ciselées et enfin, à l’intérieur de la mairie, un ancien château, son escalier orné de charmantes gypseries anciennes.
Pour terminer, une note digne de nos livres d’histoire, ne serait peut-être pas malvenue : À la sortie du village, sur une pierre d’une vielle maison est gravée cette phrase : “Eishi, lou 5 mars 1815, Napoléon 1er P.P”. Ce qui a été traduit très librement par “Ici, le 5 mars 1815, Napoléon 1er passa et pissa” !
Une si jolie balade ne pouvait que se terminer par un verre de l’amitié pris au premier troquet venu, à l’ombre de platanes.

Heu-reux !

Jacques

Les photos de Françoise

Et une sélection de photos sur le compte de l'ADRI